lundi 8 novembre 2010

Des nouvelles...

Voilà enfin quelques nouvelles… ! Je m’étais dit chaque semaine, soirée blog….objectif raté dès le premier mois…je suis vraiment désolée.
Et pourtant je pense très souvent à vous.  La mise en oeuvre « technologique » s’avère plus compliquée, et je ne suis pas encore bien organisée….
  
J’ai plein plein de choses à vous raconter, mais avant tout, merci pour vos commentaires et vos mails qui m’ont fait super plaisir !

Un mois est déjà passé, et j’ai toujours l’impression que je viens d’arriver. Je suis encore dans la phase d’installation et de « prise de repères ». Le plan de Battambang commence tout juste à devenir plus clair pour moi et je peux aller sans me perdre dans les endroits nécessaires à ma vie quotidienne. Youhou !! Tout un horizon s’ouvre, c’est un sentiment de joie et de liberté immense de savoir où sont les choses ! Et du coup je commence à me sentir bien dans cette ville.

Parce que le début n’était pas si simple. Certains jours je suis très enthousiaste, très heureuse d’être là, et d’autres, je me demande ce que je fais ici. C’est dur de ne pas comprendre, de ne pas être compris, de devoir toujours faire des efforts, de se sentir étranger. La France me manque. Ces jours-là, je suis beaucoup plus à fleur de peau,  j’ai des coups de blues et je m’énerve vite. Mais je me rends compte aussi que c’est beaucoup lié à mon état de fatigue…donc j’essaye de vraiment faire attention à dormir mon quota d’heures.

Maintenant ça va quand même bien mieux. Je commence à m’installer dans un quotidien qui roule. Le quotidien prend une place très importante pour moi ici, beaucoup plus qu’en France. Je ne sais pas trop comment l’expliquer…en étant loin de ma culture, les besoins primaires de la vie, manger, se laver, dormir, etc, ça me permet de me retrouver, de rythmer mes journées et de me créer un chez moi. Je ne les vis pas du tout comme une corvée, au contraire.
Et puis dans la culture khmère, surtout à la campagne, la vie est rythmée par le quotidien. A Koma Rikreay par exemple, les cuisinières passent la matinée à faire la cuisine. Elles coupent, lavent, pilent dans un calme et une sérénité impressionnante. Chaque geste semble avoir sa place et faire partie d’un enchaînement répété depuis toujours.
Pour beaucoup de gens, à midi, on prend une pause de 2h, le temps de la sieste. De façon générale, je trouve que dans le rythme de vie ici, on respecte plus les besoins du corps et on y prend du temps (niveau santé, hygiène c’est différent, ça dépend beaucoup du niveau social). Je ne ressens pas le fait d’être pressée comme en France. Pourtant les gens sont tout le temps « busy » (occupés), ils sont aussi fatigués, ils ont aussi des soucis, ils travaillent beaucoup. C’est peut-être un état d’esprit. Peut-être que les Cambodgiens sont plus présent à eux-mêmes dans l’instant et moins dans l’anticipation ou la projection de ce qui va se passer ensuite comme souvent chez nous. Ou peut-être aussi qu’ils ne le montrent pas…

Dans mon cas, je ne suis pas encore complètement calée dans le rythme de vie d’ici. Parce qu’aussi, on suit le rythme du soleil. Les gens se lèvent à 5h et se couchent à 21h (à 18h, il fait nuit). L’école commence à 7h, le boulot à 7h30. Et puis le soir, à 17h,  heure où je termine de travailler, le marché ferme. Plus moyen de faire de courses. J’ai l’impression que tout se fait le matin avant de commencer la journée…alors qu’en France, c’est plutôt après la journée.  Comme j’ai encore du mal à me lever à 5h (par contre le soir, à 21h30 je suis morte), je loupe beaucoup de choses, et je me retrouve souvent le bec dans l’eau à ne pas avoir le temps de faire de courses, ou à me dépêcher pour tout caler dans un chréno horaire…exactement comme en France…

Je commence aussi à parler un peu plus khmer et à créer des liens des gens. Je suis en coloc avec deux khmers ! Reaksmey et Praké, qui travaillent aussi à Phare.  Ils sont supers, et ça y est, on commence à passer des moments sympas ensemble.
La coloc franco-khmer, c’est pas vraiment courant, surtout avec une fille, et je suis super contente que ça puisse se faire. Au Cambodge, les jeunes restent la plupart du temps vivre chez leurs parents et ils se mettent en coloc s’ils sont obligés de vivre loin de leur famille.
la maison
Là, ça arrangeait tout le monde : Praké et Reaksmey voulaient prendre un peu distance avec Phare (où vivait Praké) et leur famille. Mais ils gagnent pas assez pour se louer une maison à 2. Ils veulent parler plus anglais et français. Moi je peux découvrir le quotidien khmer tout en ayant une indépendance (je suis en haut dans la maison) et je parle plus khmer.




piece du haut, futur salon, chambre d amis...
C’est aussi possible parce que Praké et Reaksmey ont une ouverture sur l’étranger de part Phare et ils ont un certain recul sur leur culture. Sinon je ne pense pas que cette configuration coloc khmer-française aurait été envisageable culturellement.

ma chambre
On a trouvé une super maison pour 100 $ par mois…normalement 200$, mais comme les proprio ne trouvaient pas de locataires depuis un an, ils ont fait un méga rabais !!…je me demande toujours où est l’arnaque…..au jour d‘aujourd‘hui, rien à l’horizon….

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire